l'ochju : coutume et croyance de Corse

Le mauvais œil est désigné par plusieurs noms : « mal d’ochju » dans le Cap, « ghiustrata » en Balagna, « ochjacciu » dans le Niolo, « mazzulata » dans la Cirnaca, « acciacatura » dans le sud, et un peu partout « innuchjatura ».
Ce mal atteint surtout les enfants. Il se caractérise par un état de forte migraine, de nausées, une lassitude inhabituelle.

« L’ochju » est la manifestation d’une influence néfaste qui provient la plupart du temps d’une admiration envieuse, d’une jalousie très forte.

Un seul remède s’impose : il faut recourir à une « signatora ».

La « signatora » va verser de l’huile sur l’eau pour que son œil voie les profondeurs.

Si les gouttes se diluent, le malade « hè innuchjiatu » si les gouttes restent entières, il ne s’agit pas d’un sortilège

Dans un premier temps, « la signatora » vérifie qu’il s’agit bien du mauvais œil. Si elle constate que « ghié l’ochju » elle recommence l’opération pour le vérifier.

 

Tradition millénaire qui se perpetue de mère en fille. "l'incantesimu" est une séance de purification de l'âme. Un rite qui doit être précédé, pour celui ou celle qui veut le pratiquer, d'une incantation apprise exclusivement la nuit de noël

 

l'ochju : Une croyance encore tenace aujourd'hui

                          -Avez-vous transmis à votre tour l’Ochju ? demande t-on à une signatora :
« Oui, j’ai transmis « l’ochju » à ma fille, qui a 22 ans, car j’estime que cela fait partie de notre culture, je dirais même plus, cela nous permet de continuer d’exister. Le jour où nous ne transmettrons plus rien à nos enfants, ce jour là, qui à mon avis n’est pas loin, le peuple corse aura perdu son âme. »

                  Les 2 vidéo çi aprés démontrent qu'à Tavera (corse du Sud),  cette tradition ne se perd pas